ARDENNE
Sang et sève
Poser ma main sur l’arbre, sentir battre la sève
Ou peut- être mon cœur qui, dans mes doigts en fièvre,
Affolé d’avoir dû grimper tout le coteau,
Crie et cogne et se bat pour gagner le repos.
Essuyer mon visage au souffle de la brise,
Entre le tronc et moi, elle passe et électrise;
S’accrocher fort tous deux pour ne faire plus qu’un,
Mon arbre et moi, heureux, sang et sève, on s’étreint.
Regarder vers les fonds, d’un coup d’œil embrasser
Les chênes, les bouleaux, les charmes, les hêtraies;
Élever mon regard jusqu’au ciel, voir la buse,
Qui plane haut soudain et qui guette et qui muse.
Observer mon pays, frémir au vent qui passe,
A celui qui effleure, qui rêve et qui délasse,
Puis la tête chavirée, redescendre la butte,
Par l’Ardenne enivrée et parvenir au but.
Nuit
Sur un lit de fougères s’est déposée la brume,
Devenue la maîtresse de la forêt qui fume.
Elle s’est étalée, a caché les épines,
Est montée doucement jusque dessus les cimes.
Elle s’est enroulée autour des troncs frileux,
A posé sur les branches un voile mystérieux.
Les elfes sont venues, éphémères et fragiles,
Ont tissé une toile avec leurs mains graciles,
Ont dansé sous la lune un ballet langoureux
Ont offert à mes yeux un moment merveilleux.
Puis,
Soulevant la brume,
Un sourire sur leurs lèvres de fantômes de la nuit,
Ont tiré le rideau qui cachait le secret,
Ont découvert pour moi la nuit et ses mystères.
Et le jour est venu, et l’oiseau a chanté:
Elles sont parties, soudain, sans un bruit,
Effacées,
Et je suis restée là, dans le jour arrivé
Étonnée et muette, pensant avoir rêvé.
Terre d’ Ardenne
La terre sent, elle fume, elle respire,
Elle était assoupie; de nouveau, elle aspire.
Goulue, elle devient vampire.
Elle suce le sang du printemps revenu.
Blottie dans son cercueil de froid et de gelée,
Tout l’hiver elle n’a pu affirmer ses pensées.
Maintenant, elle sort de sa tombe muette,
Elle tend ses longs bras, elle s’affirme, elle me guette.
Son parfum m’envahit, il m’étreint, il m’enivre,
Il fait lever en moi des nuées, des vertiges,
J’ai la tête qui tourne, j’ai le cœur qui frémit,
Et tel un jeune enfant, dans ses bras je m’enfouis.
Terre, ma mère, mon père,
Terre, ma vie, mon souffle
Terre d’ Ardenne, terre d’oubli,
Terre de rêves, terre de vie.
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