En tenue d’apparat, les chevaliers d’Ardenne
Saluent en s’inclinant, quand s’avance Liden
Invités au château, par Regnault de Monfort
Ils n’ont d’yeux que pour elle, la passion les dévore.
Elle ignore la raison, de cette cérémonie
La présence en ces lieux, de toute la baronnie
Les tapisseries et lustres, décorent la salle d’honneur
La grande table de chêne, est couverte de fleurs.
Et le maître des lieux, en accueillant sa fille
Qui de ses dix-huit ans, de beauté irradie
N’a de mots pour décrire, aux jeunes gens présents
La grâce ainsi offerte, à tous ces prétendants.
Elle tombe sur ses épaules, la chevelure soyeuse
Sur laquelle une gaze, légère et vaporeuse
En parfaite harmonie, à la robe ajustée,
Couvre les fines chaussures de pierres endiamantées.
Le père, face à ses hôtes, retrouve enfin la voix
Toute empreinte d’émotion, pour dire tout à la fois
Son amour pour sa fille, son unique héritière
Et vanter ses mérites, et sa beauté altière.
Priant les chevaliers, de très noble lignage
De se servir en pain, en viande et en breuvage
Le seigneur de Monfort, dès qu’ils furent attablés
Dévoila à Liden, sa cruelle volonté.
« Vois ces beaux jeunes gens, ils sont dignes de toi
A la fin du repas, tu devras faire un choix :
Selon notre coutume, en vue des épousailles
Tu donneras à l’un d’eux, la coupe des fiançailles ».
Le visage de Liden, soudain devient livide
Elle sent peser sur elle, les regards d’hommes avides
Ils mordent à pleines dents, ils prennent au même plat
Ils boivent de grandes gorgées, en riant aux éclats.
Et puis, soudain songeuse, la jeune fille se revoit
Sortant du souterrain, s’enfonçant dans les bois
Où, sur un lit de mousse, attend le jeune Gautier
En jouant du flûteau, car il est né berger.
Ils marchent dans la forêt, la lune guide leur chemin
Ils vont par les sentiers, en se tenant la main
Et ivres de bonheur, ils courent à présent
Contournant les rochers, plus vite que le vent.
L’amour était en eux, ils se sont rencontrés
En ces instants magiques, ils bravent l’autorité
Ils acceptent le risque d’un danger grandissant
Ils n’ont pour toute richesse, que le bonheur présent
Et là, sous les étoiles, comment ne pas rêver
Les fleurs qui jonchent le sol, cueillies par l’être aimé
Embaument la forêt, d’un parfum enivrant
Et font perdre la tête aux deux jeunes amants.
Liden relève la tête, semble se réveiller
Son père prend la parole devant les chevaliers.
Invoquant la coutume, il ordonne à l’enfant
D’offrir à son promis, la coupe du serment.
La jeune fille tressaille, regarde les jeunes gens
Ne veut aucun d’entre eux, espère gagner du temps
«Oh! mon père supplie-t-elle, gardez-moi près de vous
Remettons à plus tard le choix de mon époux ».
« Voyez cette impudente », dit le père excédé
« Elle s’imagine éprise d’un jeune et beau berger
Il se nomme Gautier, c’est un de mes manants !
Elle doit y renoncer, j’en ai fait le serment ».
En secouant la tête, Liden a refusé
Obéissance au comte, gravement offensé
Un domestique s’avance, tenant un plat d’argent
Sur lequel est posée la tête de l’amant.
Liden pousse un grand cri, elle n’en croit pas ses yeux
Ce visage sanglant, c’était son amoureux.
Le père, les bras croisés, n’éprouve que du mépris
Pour ce jeune berger dont il a pris la vie.
La jeune fille alors a déjà fait son choix
Elle embrasse Gautier pour la dernière fois
Elle gagne la fenêtre, qu’elle ouvre prestement
Elle se jette dans l’abîme, et rejoint son amant.
La vierge de
CHÂTEAU- REGNAULT
| LISTE DES LEGENDES |
| LES QUATRE FILS AYMON |
| LES DAMES DE MEUSE |
| L'OUYEU DES PERRIERES |
| LA PIERRE QUI TOURNE |
| LIDEN |
| MAUGIS D'AYGREMONT |
| PRESENTATION |
| A MA VILLE |
| AUX OUVRIERS |
| CHIMERES |
| LE TEMPS |
| ARDENNE |
| ECRITURE |
| HOMMAGE |
| SITE DES 4 FILS AYMON |
| L'HERMITAGE |
| LE SITE DES DAMES DE MEUSE |
| MINERAUX |