Tous quatre venus d’Ardenne, étaient fiers cavaliers
Allard, Guichard, Richard, et Renault le puîné
Du Duc AYMON étaient de très noble lignée
Aux fêtes de Pentecôte, seraient faits chevaliers
Adoubés par l’Empereur Charlemagne en personne
C’est un insigne honneur que d’aucuns ambitionnent.
Avec l’adoubement ils reçurent la collée
On dressa la quintaine pour qu’ils puissent jouter
Le lendemain Renault, aux échecs bon joueur
Veut défier Bertholet, le neveu de l’Empereur
Qui brusquement le frappe au cours de la partie
Et fait couler le sang de l’adversaire meurtri
Le fils Aymon blessé demande réparation
L’Empereur l’écoute à peine et prête peu d’attention
Au jeune chevalier qui montre sa blessure
Il le renvoie d’un geste, avec désinvolture.
Renault croise Bertholet, qui se moque de lui
Il saisit l’échiquier, et d’un seul coup l’occit.
En apprenant le drame, c’est l’ire impériale
Qui résonne au palais, alertant tout vassal
Les quatre Fils Aymon, sur Bayart ont franchi
Montagnes et vallées, traqués par l’ennemi
Qui poursuit sans relâche, dans une traque éperdue
Les fuyards qui ne doivent qu’à Bayart leur salut.
La longue chevauchée les amène en un lieu
Où les rochers abrupts semblent toucher les cieux
« Construisons un château » décidèrent les héros
Au méandre du fleuve, sur le roc, tout en haut
Maugis les accompagne; unissant leurs efforts
Bâtissent une forteresse, et l’appellent Montessor.
Ainsi pendant sept ans, ils vécurent dans leurs tours
Jusqu’à ce qu’un pèlerin, ou quelque troubadour
Informe Charlemagne, qui s’en vint assiéger
La place qui pourtant était bien protégée
Et sans la félonie elle ne fut investie
Ne fut abandonnée, livrée à l’incendie.
Nos héros à nouveau, transformés en fuyards
Dans la forêt profonde s’enfoncent avec Bayart
Ils échappent de peu à l’ennemi qui talonne
Puis vient la longue errance, les fidèles abandonnent
Peu à peu ils ressemblent à des loups affamés
Ils n’auraient survécu sans l’aide du cheval- fée
Ils ont tellement changé, semblables à des mendiants
Si bien qu’à leur approche s’écartent les passants
Leur mère qui les accueille ne peut les reconnaître
Promet gîte et couvert en l’absence du maître
Et puis saisie d’un doute, et non sans émotion
Peut embrasser ses fils qui dévoilent leurs noms.
La demeure de leur père il leur fallut quitter
Pour aller guerroyer en lointaine contrée.
Au cours de leur voyage, ils eurent le bonheur
De retrouver Maugis, leur cousin enchanteur.
Yvon, roi de Gascogne, avec de tels alliés
Vaincrait les sarrasins, venus pour le défier.
Si les combats furent rudes, la victoire fut totale
De retour à Bordeaux, la liesse est générale
On fête les héros, Yvon le roi vainqueur
Donne sa sœur à Renault, chevalier au grand cœur
Il offre également un château imposant
Il se nomme désormais Renault de Montauban.
Convoqués par l’Empereur, aux dires de Sire Yvon
En plaine de Vaucouleurs, les quatre Fils Aymon
Venus chercher la paix, s’avancent avec confiance
Mais des soldats cachés, soudain brandissent leurs lances
Ils se sentent trahis, mais livreront bataille
Avec l’aide de Maugis, décimeront la piétaille.
Maugis était lassé des tours, de la magie
Fatigué des violences, des guerres, des duperies
Il laisse ses cousins poursuivre leur destin
En face de Montessor, il se retire enfin
Dans un antre rocheux, qu’on appelle Hermitage
Pour pouvoir méditer, mener une vie de sage.
Il faut livrer Bayart, l’Empereur l’a exigé,
Si Renaud veut la paix, c’est le prix à payer.
Au cou de l’animal, une meule est attachée,
Dans les flots de la Meuse, on pousse le cheval- fée.
Mais bientôt apparaît celui qu’on croyait mort
Il a brisé la pierre, et de l’eau il ressort.
C’est vers le saint sépulcre, pour se faire pardonner
Qu’en lointain pèlerinage Renault s’en est allé
Devant Jérusalem, qu’assiègent les païens
Renault livre bataille, et Maugis l’a rejoint
Puis poursuivent leur voyage, habillés en pèlerins
Car ils ont fait serment de prier aux lieux saints.
Poussé par le remords, Renault s’en est allé
Avec d’autres maçons, il est sur le chantier
De Cologne où il veut bâtir la cathédrale.
Des compagnons jaloux bientôt lui veulent du mal
Une nuit ils le frappent et le jettent dans le Rhin
Des poissons le soutiennent, c’est un signe divin.
C. MAUD’HUY
La légende des 4 Fils AYMON
| LISTE DES LEGENDES |
| LES QUATRE FILS AYMON |
| LES DAMES DE MEUSE |
| L'OUYEU DES PERRIERES |
| LA PIERRE QUI TOURNE |
| LIDEN |
| MAUGIS D'AYGREMONT |
| PRESENTATION |
| A MA VILLE |
| AUX OUVRIERS |
| CHIMERES |
| LE TEMPS |
| ARDENNE |
| ECRITURE |
| HOMMAGE |
| SITE DES 4 FILS AYMON |
| L'HERMITAGE |
| LE SITE DES DAMES DE MEUSE |
| MINERAUX |